Depuis un moment ma plume titille l’hémisphère droit de mon cerveau et mon stylo tente désespérément de communiquer ou plutôt de communier avec mes mains.
Une envie de reprendre du service.
D’écrire, d’écrire, d’écrire et de ne plus jamais m’arrêter.
Mais la volonté est aussi grande que l’incapacité. L’inspiration aussi vide et profonde que les abysses.
Je n’ai rien posté par ici depuis le premier confinement.
Confinement : nom masculin, désignant un enfermement réglementé de façon discutable ; causé par une pandémie (imaginaire pour certain) et impliquant une amende bien trop conséquente en cas de transgression.
Je crois qu’on a perdu beaucoup de gens depuis cet événement. Et je ne parle pas de pertes physiques même si c’est également le cas, mais plutôt de pertes psychiques voire psychologiques.
Pour ma part j’ai depuis l’impression d’être dans une capsule spatio-temporelle et que tout le monde m’y aurait oublié.
Que personne ne viendra plus me chercher.
Jamais.
C’est étrange. Reposant et flippant en même temps.
Où hier j’avais des envies de grandeur, de développement personnel, culturel ou artistique ; aujourd’hui je suis juste.
Juste ici.
Juste là.
Juste moi.
Et c’est bien là où je veux en venir.
Récemment l’une d’entre vous m’a judicieusement demandée si « en 2021 il était obligatoire d’avoir un objectif de développement personnel pour survivre à cette crise ? »
Au début je me suis dit « putain la colle! »
Qu’est-ce que je fais ?
Je réponds comme un politico député véreux qui essaye de justifier la hausse de son salaire de 15% par temps de crise en expliquant des frais postaux toujours plus conséquents ? En somme je réponds de la merde ?
Ou devrais-je écrire un article sur les bienfaits de la procrastination même s’il me semble avoir déjà abordé le sujet.
Parler de bienveillance ? D’estime de soi ? D’indulgence ? Eurk ! D’autres s’en chargent et le font bien mieux que moi.
Concrètement si je devais répondre simplement à cette question digne d’un sujet du BAC L option philo (oui je sais ça n’existe plus ; mais génération 80’s oblige !) ; la réponse serait : Non bien évidement !
Et si je devais développer davantage la réponse ? Et bien ce serait : euuuuuh non !

Bon sans rire je sais que cette pandémie a remis le compteur à zéro pour beaucoup.
Les cartes du monde ont comme qui dirait été redistribuées.
C’est comme ci une nouvelle manche se jouait et qu’on avait la chance, l’opportunité, non le devoir cette fois-ci d’en sortir vainqueur.
Pour une partie de la population ce serait une Victoire commune et grandiose avec à la clef la Paix sur une Terre aux tendances climatiques ni trop chaudes ni trop froides ; un air doux de « comme ci comme ça » où on ferait des grands pique-niques vegan au milieu d’animaux autrefois en voie de disparition.
Pour d’autres ce serait l’occasion de repenser toute sa vie à grand renfort d’actions révolutionnaires personnelles :
- ne plus acheter de plastique,
- créer des tutos sport « cardio legday » à destination des unijambistes,
- adopter l’écriture inclusive dans ses courriers administratifs,
- apprendre le néo-zélandais,
- monter un projet pour remettre la coupe au bol au goût du jour
- …
Beaucoup rivalise d’imagination et d’ambition pour se donner un nouvel objectif de vie.
Pour moi, c’est comme les résolutions du 1er janvier.
Beaucoup d’efforts à se convaincre mais à l’arrivée ; est-ce vraiment tenable ?
En vrai, je crois que tout le monde essaye juste de survivre de façon originale à cette crise à laquelle personne ne nous avait préparé. Chacun tente de garder le cap comme il peut en se créant sa petite bulle d’air frais qui va le maintenir en vie jusqu’à ce que…
Mais si survivre ou tout simplement vivre pour vous c’est réussir à mettre tous les jours un pas devant l’autre, sentir l’odeur matinale de vos enfants, rester sur vos acquis, regarder pour la 4ème fois consécutive l’intégrale de « Dawson’s Creek » sur Netflix, avoir comme leitmotiv « métro boulot dodo », ne jamais regarder les infos, adopter la politique de l’autruche et un hamster par la même occasion…
Bah vous savez quoi ?
C’est ok aussi !
C’est ok de ne pas signer la pétition pour limiter la propagation des coccinelles, c’est ok de ne pas savoir ce qu’est un MOOC en 2021, c’est ok de n’avoir jamais lu les « 4 Accords Toltèques », c’est ok de s’endormir pendant une séance de yoga.
Et vous savez pourquoi ?
Parce que le principal c’est d’être en paix avec soi même et ses désirs à très court terme parce qu’honnêtement quand je réfléchis je crois qu’on va tous bientôt crever !
Allez, je vous aime, Paix sur vous mes petites beautés acides.
Bisous bisous !